"Avec cette alliance entre PropertyMatch, BCV et SFP, les investisseurs auront plus de choix et plus de transparence"

20/03/2023

Immoday

Olivier Toublan

5 min

Trois mois après son lancement, le partenariat conclu entre PropertyMatch, la BCV et Swiss Finance & Property entre dans sa phase active. Pour les investisseurs, les avantages sont nombreux: plus de produits à disposition, plus de liquidité, plus de transparence.


Après quelques mois d'activité, où en est le partenariat conclu entre PropertyMatch Suisse (PMCH), la Banque Cantonale Vaudoise (BCV) et Swiss Finance & Property (SFP)? «Pour l’instant, ce partenariat correspond à nos attentes», assure Bruno Mathis, Head Fund & Immo Desk à la BCV, qui précise, par ailleurs, que 2022 a été une excellente année. «Plusieurs clients vont bientôt devenir actifs sur la plateforme», ajoute Florian Lemberger, Head Corporate Finance & Banking de SFP. «D’autres vont suivre. Il faut un peu de temps pour faire comprendre aux investisseurs tout le potentiel de cette plateforme. Mais nous en sommes convaincus, PropertyMatch sera un succès.»

En tous cas, tout est désormais prêt à démarrer. «Nous avons terminé la phase d’apprentissage et de mise en place», complète Claudio Müller, directeur de PMCH. «Les derniers réglages ont été faits, SFP est désormais bien intégré. La collaboration avance très vite entre personnes qui savent aller à l’essentiel, se concentrer sur le développement de l’activité sans perdre de temps.»
 

Trois partenaires qui se complètent


Avant d'entrer dans les détails de cette collaboration, rappelons que PropertyMatch Suisse est une plateforme en ligne spécialisée dans le négoce hors bourse de parts de véhicules de placement immobiliers. Son objectif est de faciliter la coopération entre différents partenaires, pour augmenter la transparence et la liquidité du marché suisse des placements collectifs immobiliers. Une plateforme en ligne depuis juin 2021, qui s’est développée grâce au soutien de la BCV, qui, en tant que plus importante banque dépositaire de Suisse pour les fonds de placement immobiliers labellisés, a été partie prenante de cette aventure dès le départ.

Quant à SFP, avec des Assets under Management et des Assets under Advisory de plus de 8 milliards de francs suisses, c'est tout simplement l’un des plus gros acteurs de l’investissement immobilier en Suisse, qui combine plusieurs domaines d’expertise et qui, de plus, possède une licence FINMA l’autorisant à offrir des services de market making pour les produits immobiliers cotés et non cotés. Ce qui explique aujourd’hui sa présence sur la plateforme PMCH.
 

Les investisseurs, premiers bénéficiaires


L’association entre ces trois partenaires va tout d'abord bénéficier aux clients de la plateforme, des investisseurs qui recherchent des véhicules de placement liquides et un marché transparent. Pas toujours évident dans un domaine comme l’immobilier non coté. D’où l’intérêt pour eux de la solution proposée par PropertyMatch. Et de cette collaboration avec SFP. «Sur les marchés illiquides comme celui des sociétés et des fonds immobiliers, il est nécessaire d’avoir une expérience du trading et, hors marché, une puissance de feu suffisante pour atteindre un niveau de service satisfaisant pour le client», explique Florian Lemberger. «Et c’est justement ce que fait SFP: nous offrons des services de market making sur mesure pour fournir de la liquidité sur des marchés volatils».

Avec un gros avantage pour les investisseurs: la plateforme permet une transparence totale des intérêts de tous ses membres. En outre, le déroulement du processus de matching est totalement anonyme et les données historiques de toutes les transactions échangées, notamment en termes de prix et de quantités, restent visibles. «Nous pensons qu’à long terme, cette transparence va augmenter l’efficacité du marché et nous croyons en la valeur que PMCH peut générer» ajoute Florian Lemberger, pour qui il était logique de rejoindre la BCV dans cette aventure.
 

La plateforme doit encore se faire connaître


Voilà pour la théorie. Et en pratique, est-ce que ça marche? La clientèle potentielle est-elle convaincue? «On sent vraiment un intérêt de la part des professionnels du secteur, qui sont toujours plus nombreux à s’inscrire sur la plateforme, qui regardent les prix, qui ont un réel besoin de transparence», assure Claudio Müller. «Mais pour l'instant la plupart de ces clients restent passifs. C'est à nous désormais de les informer pour qu'ils deviennent plus actifs». 
 

D’abord en popularisant la plateforme, qui veut devenir la référence en Suisse pour les véhicules de placement immobiliers non cotés, mais qui reste encore trop peu connue des professionnels. «Il faut avouer que, pour l'instant, si PropertyMatch est reconnue en Europe, elle ne l’est pas encore en Suisse. Nous sommes sur un marché qui n’est pas encore mature. À nous de faire le travail pour que cela change», concède Claudio Müller.

 

Une visibilité et un intérêt renforcés grâce au partenariat avec SFP

 

La BCV a soutenu ce projet depuis son lancement. Il lui permet de compléter son offre de services de banque dépositaire et de teneur de marché dédié aux fonds immobiliers. Pour la BCV, donc, ce sont des collaborations de ce type qui vont permettre de mieux faire connaître la plateforme.
 

«Cette alliance avec SFP permet de renforcer la visibilité et l’intérêt de la plateforme pour les investisseurs», explique Bruno Mathis. «Dès le départ, le but de PropertyMatch a été de fournir plus de transparence et plus de liquidité sur le marché particulier de l’immobilier non coté. Le fait qu'un acteur comme SFP rejoigne la plateforme, comme deuxième broker, l’ouvre à son réseau d’investisseurs, confirme l’intérêt du projet, qui a trouvé sa place sur le marché suisse».
 

En outre, cette collaboration permet de combiner les forces respectives des différents acteurs. «Nous sommes actifs dans des domaines complémentaires, la banque dépositaire, pour nous, et, pour eux, entre autres, la gestion de mandat», poursuit Bruno Mathis, qui assure: «nous ne sommes donc pas en concurrence».

 

Augmenter le nombre d’investisseurs intéressés

 

L’important désormais, pour tous les partenaires, est d'augmenter le nombre d'investisseurs présents sur la plateforme. «On en compte actuellement une centaine, ce qui correspond à nos objectifs, deux ans après le lancement de la plateforme», résume Bruno Mathis. «Pour accroître ce nombre, il était important de mieux couvrir le marché suisse alémanique, ce qui sera désormais possible avec l'aide de SFP, la Suisse romande étant déjà largement défrichée par notre collaboration avec la BCV», ajoute Claudio Müller.
 
«Ensuite, c'est mécanique», reprend Bruno Mathis. «Plus il y aura d'investisseurs présents, plus nombreuses seront les transactions, en sachant que, dans le domaine qui nous intéresse, les véhicules immobiliers non cotés, les transactions seront toujours moins nombreuses que pour les fonds immobiliers côtés, où il y a plus de transactions opportunistes et où potentiellement tout un chacun peut investir.»

Augmenter l’intérêt avec l’arrivée de nouveaux véhicules d’investissement

 

Ceci dit, le marché n'est pas extensible à l'infini, puisque l'on ne compte qu’une quarantaine de fonds de placement cotés en Suisse et 26 fonds non cotés. Une des stratégies d’extension de PropertyMatch est donc de s’intéresser à de nouveaux véhicules de placement immobiliers non cotés, comme les fondations immobilières, destinées uniquement aux fonds de pensions. «La collaboration avec SFP va en effet aider la plateforme à intégrer aussi ces fondations de placement», confirme Claudio Müller. «Ces dernières ont également besoin d’offrir plus de liquidité à leurs investisseurs qui en font la demande dans le cadre de la gestion ou du réajustement de leur portefeuille.»
 

Et ce n’est peut-être qu’une première étape, car rien n’empêche, à l'avenir, d’amener d’autres types de véhicules d'investissement immobiliers sur la plateforme. Par exemple, les sociétés immobilières ou les SCmPC, nombreuses en Suisse, mais qui touchent un cercle d’investisseurs plus retreint. Même si pour l'instant rien n'est prévu, la possibilité existe, «s'il y a une demande», confirment les intéressés.
 

Olivier Toublan, Immoday