En France les passoires énergétiques se vendent comme des petits pains
24/09/2024
4 min
C'est toujours le marasme pour l'immobilier français, mais quelques signes de reprise se dessinent. Reste que, depuis la hausse des taux en 2022, le nombre de transactions a chuté, tout comme le prix des biens. Les institutionnels sont encore aux abonnés absents, et les privés préfèrent les passoires thermiques.
Nous avons plusieurs fois parlé ces derniers mois du marché immobilier français, à la santé défaillante. Mais aujourd'hui, alors que les taux de la Banque centrale européenne ont baissé, la situation est en train de changer, du moins si l'on en croit Nathalie Coulaud, qui a récemment fait une synthèse de la situation dans le journal Le Monde.
1. Des transactions encore en baisse
Le nombre de transactions cumulées sur l’année devrait tomber aux environs de 800 000 ventes en 2024, soit nettement moins que les 1,2 million de 2021 et même que les 875 000 de 2023. Comme partout, la hausse des taux d'intérêt en 2022 a fait fuir les acheteurs et les banques ont accordé moins d'hypothèques, surtout aux privés.
2. Des prix en baisse également
Face à cette atonie du marché, les prix s'ajustent à la baisse, de -1,5 % au premier trimestre 2024, après -1,8 % au quatrième trimestre 2023. Sur l’année 2023, dans les grandes villes, la chute des prix s'élève même entre 8 % et 10 %. Paris a d'ailleurs subi sa plus forte baisse de prix depuis le début du siècle avec un recul de -14 % depuis juillet 2020.
3. Les institutionnels toujours aux abonnés absents
Les investisseurs institutionnels ne sont pas encore revenus sur le marché. L'essentiel des transactions sont aujourd'hui le fait des bailleurs sociaux. Ce qui entraîne des baisses de transaction assez importantes pour le neuf, qui d'ailleurs, dans plusieurs cas, a vu son prix baisser au niveau de l'ancien . En 2023, seuls 57 689 logements neufs ont été vendus à des particuliers, contre 92 380 en 2022. Tandis que le nombre de ventes de logements neufs à des investisseurs se monte à 20 760 en 2023, contre 41 206 en 2022.
4. Quelques timides signe de reprise
Les agents immobiliers assurent constater aujourd'hui un regain d'intérêt du public, dû à la baisse des taux d'intérêt et donc des taux hypothécaires. Mais on en reste quand même, à la fin de l'été 2024, à un taux hypothécaire médian de 3,5 %, ce qui est toujours élevé pour la plupart des ménages. Ceci dit, le prix des immeuble recommence à monter, légèrement, autre signe de la reprise.
5. Le succès des passoires thermiques.
Conséquences étonnante de ce marché où les acheteurs ont moins d'argent, les passoires thermiques rencontrent un réel succès grâce à des décotes qui peuvent atteindre 20 %. Les acquéreurs préférant payer moins à l'achat et planifier les travaux de rénovation sur le long terme. Selon certaines statistiques, ces passoires se vendent 1,7 fois plus vite qu’une habitation durable. C'est le contraire de ce qu'avaient prévu les spécialistes de l'immobilier, qui estimaient que ce type de logement serait invendable.