Immobilier durable : il y a encore du boulot

07/11/2024

Rédaction

Immoday

4 min

Une récente étude de l'Office fédéral de la statistique montre que plus de la moitié des bâtiments d'habitation en Suisse sont encore chauffés aux énergies fossiles. Avec deux cantons romands parmi les plus mauvais élèves du pays. Ceci dit, la situation s'est améliorée ces dernières années.

 

Du côté du verre à moitié vide, les derniers chiffres publiés par l'Office fédéral de la statistique (OFS) ne sont pas des plus réjouissants. En effet, 37% des maisons individuelles de Suisse étaient encore chauffées au mazout fin 2023. Et 17 % étaient toujours chauffées au gaz, principalement dans les villes, soit un total de 54 % pour les énergies fossiles.

 

Du côté du verre à moitié plein, le recul de ce qui est toujours la principale source de chauffage dans une Suisse qui comptait 1,8 million de bâtiments à usage d'habitation en 2023 (ce qui représente 4,8 millions de logements, d'une superficie moyenne de 102 m2), ce recul est constant depuis maintenant 40 ans. En effet, en 2000, la part des habitations chauffées au mazout était encore de 55 % et 14 % pour le gaz.

 

Ceci dit, avec une baisse de seulement 15% en 23 ans, on n'atteindra jamais la neutralité carbone en 2050 à moins d'accélérer sensiblement le rythme. Le problème, commentent les spécialistes de l'OFS, c'est que les énergies fossiles continuent d'afficher des prix attractifs, avec des installations relativement bon marché comparées aux énergies renouvelables.

 

Un quadruplement des pompes à chaleur en 23 ans

 

Ceci dit, il y a quand même quelques bonnes nouvelles. La proportion des bâtiments raccordés une pompe à chaleur, actuellement de 21 %, a été multipliée par 5 depuis 2000. Mieux encore, les trois quarts des bâtiments construits au cours de la dernière décennie ont désormais des pompes à chaleur, assure l'OFS. Qui explique ce succès par un coût devenu plus accessible pour les propriétaires (à noter que, dans ce domaine, le canton de Fribourg est leader suisse, avec plus de 40 % de ses immeubles d'habitation raccordés à une pompe à chaleur).

 

Pour en finir avec ces statistiques nationales, le bois et l'électricité chauffaient respectivement 12 % et 8 % des bâtiments en 2023. Par contre, le chauffage à distance reste discret, avec moins de 4 % des bâtiments raccordés en Suisse. Un chiffre qui tout juste doublé depuis 2000, malgré les promesses des municipalités. Avec cependant une belle percée à Bâle-Ville, où le chauffage à distance chauffe 42% des logements !

 

Par ailleurs, on constate que les cantons qui se chauffent le plus au mazout sont le Jura, 49 % puis Neuchâtel et Berne 43 %. Mais là encore, on peut regarder le verre à moitié plein, et constater qu'on en était à 68 % pour le mazout dans le Jura en 2000, et à 65 % à Neuchâtel. De nouveau, on progresse mais une fois encore à un rythme trop lent pour atteindre les objectifs de neutralité carbone en 2050.

 

 
Rédaction - Immoday.ch