Interview '5 minutes avec' - Pierre Jacquot

08/06/2021

Immoday

Rédaction

3 min

Pour l'interview '5 minutes avec' nous recevons aujourd'hui Pierre Jacquot, CEO de Edmond de Rothschild REIM.


'5 minutes avec' est une série d’interviews destinées à faire connaitre les acteurs de la titrisation immobilière en Suisse.

 

Pierre Jacquot, qui êtes-vous, professionnellement ?


Je suis actuellement le CEO de Edmond de Rothschild REIM, l’entité qui en charge de la gestion d’actifs immobiliers du groupe éponyme.
 

 

Quelle est l'importance de cette entité dans le monde de l'immobilier indirect ?


Edmond de Rothschild REIM gère actuellement pour 12 milliards de francs d'immobilier direct, que nous proposons à nos clients via une demi-douzaine de fonds de placement et divers mandats, et emploie 120 personnes dans 5 pays. Une équipe qui gère en direct un portefeuille de quelques centaines d’immeubles, dont 108 rien qu’en Suisse, via le fonds Edmond de Rothschild Real Estate SICAV.
 

 

Quels sont les fonds de placement dont vous parlez ?


Nous proposons à nos clients, qui sont soit des clients de la banque privée, soit des institutionnels, deux fonds d’immobilier résidentiel au Royaume-Uni, un fonds d’immobilier logistique et bâtiments industriels en Europe du Nord, un fonds de dette immobilière privée, un fonds d’immobilier de bureaux en Île-de-France, et un fonds immobilier à dominante résidentielle en Suisse. Sans oublier que nous gérons aussi quelques fonds pour le compte de tiers.
 

C'est donc un gros secteur d'activité pour la banque


Ça l’est devenu ces 15 dernières années. À l'origine, lorsque nous avons fondé Orox Asset Management, société de gestion immobilière indépendante, en 2007, la banque Edmond de Rothschild cherchait des débouchés dans l'immobilier pour sa clientèle privée. Depuis le département immobilier s’est beaucoup développé, en partie par acquisitions de structures externes comme Orox. Parallèlement, nous avons lancé les fonds de placement dont je viens de vous parler.

Et cette période de télétravail forcé, comment la vivez-vous ?


Franchement, le télétravail n’apporte pas que des avantages et on en perçoit vite les limites. On a longuement insisté sur la dimension économique et sanitaire de la crise, mais on ne s’est pas encore vraiment inquiété de son impact psychologique, pour notre entourage, nos collaborateurs mais aussi nos locataires. Certains sont très contents de cette nouvelle liberté, mais d’autres  ne supportent  plus  travailler  chez eux. Et, vous le savez, dans une équipe,

il suffit que quelques membres souffrent, pour que l'ensemble soit déstabilisé.

 

Vous perdez en efficacité ?


Comme le reconnaissent beaucoup de managers, le télétravail n'est pas vraiment propice à l'innovation. Pour gérer les affaires courantes ça va, les outils développés pour le travail à distance fonctionnent bien, mais pour lancer des nouveaux projets ou gérer des crises, à distance, c'est extrêmement difficile d'être efficace. Et je ne vous parle même pas du réseautage – je suis aussi président de la section romande de l'Association Suisse de l'économie immobilière - qui est tout de même moins efficace et convivial via un écran.
 

Finalement, comment voyez-vous l'évolution de l'immobilier à moyen terme ?


J'ai un thème central important, la prudence. Même dans l’immobilier résidentiel qui est perçu comme peu risqué, il faut suivre avec attention l'évolution des utilisateurs finaux, ceux qui paient le loyer. Il faut aussi observer ce qui se passe dans chaque secteur, notamment  l’évolution des loyers proposés. Il ne faut pas penser que les gens vont payer n'importe quelle somme et seront d'accord de se loger n'importe où. Ensuite, il faut faire bien attention à la manière dont les actifs immobiliers sont gérés et quel est leur état d'entretien. Et, finalement, il faut être attentif au marché, pour ne pas manquer une bonne idée, une opportunité, faire les achats au bon moment, vendre au meilleur prix, investir à bon escient pour optimiser la valeur de son parc d'immeubles déjà existant, avec des rénovations, ou des surélévations, par exemple.
 

 
Olivier Toublan pour Immoday