L'ESG contesté par les grands Asset Managers

04/03/2024

Rédaction

Immoday

4 min

Plusieurs gros Asset Managers américains quittent l’organisation Climate Action 100 +. Ils assurent que des contraintes de durabilité trop strictes vont à l'encontre de l'intérêt économique à long terme de leurs clients.  

 

Mi-février, JP Morgan, State Street et BlackRock, trois des plus importants Asset Managers du monde, ont annoncé quitter ou fortement réduire leur implication dans l’organisation Climate Action 100 +, qui mise sur la pression des actionnaires pour contraindre les entreprises à adopter des normes ESG strictes.

 

Avec ces retraits, comme le rappelle le Financial Times, aucun des 5 plus gros Asset Managers du monde ne soutient plus l'organisation.

 

Au-delà des discours officiels lénifiants, assurant que la durabilité reste un objectif prioritaire, quelle est la raison de ce départ ? D'une part, Climate Action 100+ a décidé de renforcer ses exigences, demandant aux entreprises de fournir plus d'informations sur leur durabilité et la manière dont elles s'activent à réduire concrètement leur empreinte carbone.

 

Mais surtout, l'activisme en faveur de la durabilité, spécialement aux États-Unis, commence à agacer beaucoup d'investisseurs et de politiques. Ce qui pousse les Asset Managers à revenir sur leurs engagements ESG.

 

Le fossé s'élargit entre les États-Unis et l'Europe
 

Pour l'instant, la fronde des investisseurs américains ne s'étend pas à l'Europe.

 

Reste, comme le relevait un commentateur, que cette décision va causer quelques maux de tête aux Asset Managers opérant à l'échelle mondiale, qui doivent désormais s'occuper de clients aux opinions radicalement différentes.

 

Et pour l'immobilier suisse ? C'est peut-être le prémices à moins d'exigences ESG de la part des investisseurs. Qui vont un jour ou l'autre devoir se poser la même question que BlackRock, pour qui, dans une note interne, relevée par le Financial Times, les nouvelles exigences de durabilité pourraient entrer en conflit avec l'intérêt économique à long terme de leurs clients.

 

Autrement trop d'ESG pénalise la rentabilité. Aux États-Unis, c'est acté. En Suisse ? On verra.

 

Rédaction - Immoday.ch